"Mais demain appartiendra au peuple, appartiendra aux travailleurs. L'Humanité avance à la conquète d'un monde  meilleur".
(Salvador Allende)
A la mémoire de José Gómez López et de Eugenio Lira Massi, compagnons de rêve
Puro Chile
La mémoire du peuple
Notre raison d'être

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Notre raison d'être


Le 11 septembre 1973, les tortionnaires et les exterminateurs en uniforme militaire prirent d’assaut le bâtiment où fonctionnaient les bureaux du quotidien Puro Chile, après l’avoir soumis à une attaque intense avec des mitrailleuses de gros calibre. Une fois dans les bureaux de Puro Chile, les bandits en uniforme détruirent le mobilier, les archives et le travail des journalistes, pour ensuite entasser les décombres et y mettre le feu. Ainsi, les tortionnaires et les exterminateurs en uniforme tentèrent d’extirper de la terre chilienne la présence physique de Puro Chile. Ils réduirent en decombres nos bureaux, mais pas notre rêve de justice sociale et d’un meilleur futur pour le genre humain.

Aujourd’hui, presque trente ans après, des cendres abandonnées par les bandits en uniformes, renaît Puro Chile, comme un hommage à ceux qui sont tombés, qui ont été torturés, qui ont disparus, qui ont été assassinés, qui ont été humiliés et qui ont été offensés par la griffe monstrueuse des assassins en uniforme.

Comme symbole de tout cela, je déclare que Puro Chile renait aussi de ses cendres pour maintenir  la mémoire de mes deux autres compagnons qui entretinrent la flamme du rêve que défendait Puro Chile: Eugenio Lira, mort à Paris en exil, et José Gómez López, mort à Santiago, des années après avoir été assassiné psychologiquement par les tortionnaires et les exterminateurs en uniforme.  “Paco” et   “Pepe” sont probablement les meilleurs journalistes qu’a produits notre terre au vingtième siècle. En tant qu’unique survivant des “trois mousquetaires”, il me revient la tâche de faire vivre notre rêve. Et dans cette tache je ne suis pas seul.

Pourquoi somme nous ici? Parce que nous voulons empêcher que la malhonnêté, la brutalité et l’ignorance fassent disparaître de l’esprit de notre peuple l’histoire, notre histoire, une histoire qui est celle d’un groupe de bandits avec le pouvoir du grand capital, appuyés par les bandits du nord, vivant du travail, de la sueur et des larmes de nos travailleurs -des hommes et des femmes, des enfants et des anciens-. Et qui est aussi l’histoire de nos travailleurs- des enfants et des anciens, des femmes et des hommes- luttant pour détruire le pouvoir du grand capital afin de former une société juste, une société pour tous les Chiliens.

Pourquoi sommes nous ici? Parce que nous voulons être la mémoire de notre peuple afin que personne n’oublie les crimes des généraux traitres, déshonnêtes et assassins. Afin que personne n’oublie que les bandits de Washington ont soutenu les généraux traitres, et que les bandits en uniforme ou en habit civil protègent les intérêts du grand capital, de ce même grand capital qui est en train d’empoisonner notre planète et de la comdamner à mort.

Pourquoi sommes nous ici? Parce que nous voulons procurer à tout notre peuple le pouvoir de comprendre ce qu’il se passe autour de lui et, par là même, avec cette connaissance, pouvoir gagner l’opinion publique, la force du peuple, et mettre de cote les bandits et leur arracher le pouvoir, afin que notre peuple puisse créér une nouvelle société, juste, humaine, où nos enfants soient les maîtres, où, comme quelqun dit, le paysage n’aura pas de proprietaires. Et quand le paysage n’aura pas de maitres, l’homme sera libre.

Róbinson Rojas

September, 2000